Historique maritime
La fréquentation maritime du secteur de la Pointe St-Gilles remonte à plusieurs siècles et correspond à une époque particulière caractérisant le développement de la région du Québec et du Canada. |
Voici une liste évoquant les différentes époques où la Pointe St-Gilles a vu passer les navires qui ont forgé le Québec et le Canada. Visitez la Halte de la Pointe St-Gilles et transportez-vous à travers ces époques. (Ce récit historique a été préparé par Monsieur André Blais.) |
1. L'ère amérindienne (- 8000 avant J.C.)
Les Amérindiens sont présents au Canada depuis au moins 30 000 ans, venus d'Asie par le détroit de Bering. De lentes migrations leur ont permis de se répartir progressivement d'ouest en est et du nord au sud, sur tout le continent Américain. Sur les rives de l'estuaire de la rivière Manicouagan, des fouilles archéologiques ont confirmé leur présence depuis plusieurs millénaires. D'ailleurs, un site à proximité du BOISÉ pourrait se classer, selon Jean-Yves Pintal (1994), parmi les plus anciens de la Côte-Nordet du Québec, soit 9000 à 8000 ans avant J.C.
2. L'ère viking (-900 avant J.C.)
Ils sont sans doute les premiers Européens à avoir fréquenté la Côte-Nord. Ces scandinaves, qui avaient réussi à peupler l'Islande et le Groenland suite à un réchauffement de la planète à la fin du premier siècle, découvrirent accidentellement l'Amérique du nord en l'an 1000. Ils établirent un campement temporaire sur la péninsule nord de Terre-Neuve, à l'Anse aux Meadows. Selon l'hypothèse du baie-comois Napoléon Martin dans son ouvrage « Des Vikings dans le Saint-Laurent en l'an 1005 », une centaine de ces personnes se seraient installées durant une année à quelques kilomètres à l'ouest du Boisé, soit au Vieux poste près de la rivière Amédée. Il est intéressant de noter un extrait de la Saga d'Erik le Rouge (en Norrois, Eirikr Raude) ayant rapport avec l'estuaire de la Manicouagan : « Ils naviguèrent longtemps jusqu'à ce qu'ils arrivent à une rivière qui coulait de la terre dans un lac, puis dans la mer. Il y avait de vastes bancs de sable, rendant impossible l'entrée des bateaux dans la rivière sauf à marée haute. Karlsefni et ses hommes voguèrent dans l'estuaire de la rivière qu'ils nommèrent HOP. » En juillet 2002, une fouille conduite par l'archéologue Jean-Yves Pintal permit de mettre à jour, sur le site préconisé, deux structures de pierre. Il fut malheureusement impossible, faute d'artéfacts associés, d'en attribuer la construction à une main viking plutôt qu'amérindienne. C'est un dossier à suivre.
3. L'ère des Basques, Français et Anglais (1500)
Les Basques, peuple établi aux frontières de la France et de l'Espagne viennent chasser la baleine sur la Côte-Nord. Ils établissent plusieurs postes où ils peuvent dépecer leurs prises et faire fondre la graisse qui est ramenée en tonneau vers l'Europe, pour des fins d'éclairage surtout. Plusieurs de ces postes ont été recensés, en particulier à l'embouchure du Saguenay.
À la même époque, des Français et des Anglais viennent pêcher la morue et s'installent dans les baies abritées du littoral pour sécher le poisson. Ces itinéraires et ces lieux de pêche demeurent longtemps secrets car ils représentent pour ces peuples européens une source économique de première importance.
4. L'ère de la découverte (1535-1536)
L'explorateur Jacques Cartier prendra possession officiellement du Canada en 1534 à Gaspé. Lors de son deuxième voyage «en Canada» il remonte jusqu'à Montréal ouvrant la voie à une forte fréquentation française du fleuve St-Laurent jusqu'en 1760 lors de la conquête anglaise. Les impressionnantes battures de la péninsule Manicouagan telles que vues de la Halte de la Pointe St-Gilles n'ont pas passé inaperçues aux yeux de deux illustres explorateurs, Jacques Cartier et Samuel de Champlain.
Pour Cartier, c'était le 29 août 1535. Durant son trajet entre Sept-Îles sur la rive nord et Bic sur la rive sud, il notait dans son livre de bord : « Et environ à mi-chemin entre les dites îles (Sept-Îles) et le dit Havre (Bic), vers le nord, il y a une fort grande rivière (Manicouagan) qui est entre de hautes (Baie-Comeau) et de basses terres (Pointe-Lebel) qui fait plusieurs bancs (battures de sable) à la mer à plus de trois lieues qui est une région fort dangereuse, et font deux brasses et moins, et à la crête de ces bancs trouverez vingt-cinq et trente brasses bord à bord, toute cette côte du nord fait nord-nord-est et sud-sud-ouest. »
Champlain pour sa part, un siècle plus tard, en fit la description suivante : « Il y a une crique où une rivière entre. À l'ouest, il y a de la place pour plusieurs navires. Il y a une pointe basse qui s'étend sur une langue vers la mer. Nous devons longer la côte est pendant à peu près 300 paces pour pouvoir faire une entrée. Ceci est le meilleur havre le long de toute la côte-nord mais il est très dangereux d'y approcher à cause des bancs de sable et des battures. »
5. L'ère des envahisseurs anglo-américains (conquérants) - Walker, Phips
Après l'échec de la prise de Québec par la flotte des frères Kirk en 1629, le Gouverneur de la Nouvelle-Angleterre mandate Sir William Phips pour conquérir Québec à partir de Boston. Phips se heurte à Frontenac qui proclame « … Je n'ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons et à coup de fusils.. ». La tentative de Phips en 1690 échoue et sur le chemin du retour Phips perd quatre bâtiments dont un a été retrouvé à l'Anse aux Bouleaux (Baie-Trinité) en 1994. La découverte du «Elizabeth and Mary» à Baie-Trinité constitue la plus importante découverte archéologique des 30 dernières années au Canada. En 1711, une flotte de guerre anglo-américaine, sous le commandement de l'amiral Walker, en route pour attaquer Québec se brise sur les récifs de l'île aux Œufs. (Voir le site internet : Le sauvetage archéologique de l'épave d'un vaisseau de la flotte de Phips (1690))
6. L'ère du régime français (1534-1759)
Durant cette période de plus de deux cents ans, la France expédie en Canada bon nombre de colons et de matériel nécessaire au développement de ce nouveau pays. La liaison maritime St-Malo-Québec est dorénavant assurée sur une base régulière et de nombreux vaisseaux français sillonnent l'Atlantique et le St-Laurent ralliant la France au Canada. Grâce à la volonté du Roy et à l'empressement des intendants, la Nouvelle-France prend considérablement de l'expansion au point de déranger nos voisins du sud, la colonie de Nouvelle Angleterre. Il s'en suit alors des rixes entre ces deux nations, dont l'enjeu principal consiste à contrôler le commerce des fourrures.
7. La conquête britannique (1759-1760)
Fatigués des incessantes incursions des Canadiens-Français dans sa colonie de Nouvelle Angleterre, les autorités Britanniques décident d'en finir une fois pour toute avec, comme le dit un certain James Wolf, « …cette meute infernale que sont les Canadiens… ». Il est donc prévu par le général Amherst de prendre d'abord la forteresse de Louisbourg puis d'attaquer Québec, la place forte des Français en Amérique. À la tête de sa flotte de guerre, Wolf, récemment nommé commandant des forces du St-Laurent, remonte le fleuve et s'ancre devant Québec. Wolf joue le tout pour le tout et profitant d'un coup chance, il réussit à gravir le Cap Diamant avec ses excellents miliciens qui, sur un champ de bataille, à découvert, auront raison des troupes inexpérimentées de Moncalm. La bataille des Plaines d'Abraham va du coté Anglais et la colonie de Nouvelle-France passe sous l'administration britannique.
8. L'ère de colonisation britannique (1821-1900)
Après la conquête britannique, les échanges commerciaux avec l'Europe et les États-Unis vont s'intensifier. La voie maritime du St-Laurent demeure le principal axe de communication internationale. Durant cette période, plusieurs époques successives viennent caractériser la navigation maritime devant la Pointe-St-Gilles.
- Époque de la Hudson's Bay Company : Monopole de fourrure. (1821-1850)
Les anciens monopoles territoriaux de la fourrure sont confiés à la compagnie Hudson's Bay . La Côte-Nord actuelle devient alors un monopole exclusif de la fourrure et les navires marchands qui accostent dans le secteur sont principalement chargés de pelletries.
- Époque de l'ouverture de la Côte-Nord à la colonisation (1850 - aujourd'hui).
Sous la pression des entreprises forestières, la Côte-Nord délaisse lentement le secteur de la fourrure et s'engage particulièrement dans le domaine de l'exploitation forestière. C'est le boom des grandes scieries qui débute, d'abord avec celle de William Price (1842) puis celle de Betsiamites (1875) et la scierie de Manicouagan (1898) à l'actuel vieux poste de Baie-Comeau. On produit principalement des billots qui sont destinés à la construction des villes géantes américaines et également pour les besoins européens. L'exportation des billots constitue alors un important trafic maritime destiné au plan international.
- Époque du tourisme
Les industriels forestiers découvrent en Côte-Nord le formidable potentiel faunique, principalement celui des rivières à saumons. Bientôt chaque entreprise forestière possède sa propre rivière à saumons qui devient des clubs privés destinés à des invités de marque. La classe bourgeoise découvre aussi les splendeurs de la région; la villégiature touristique s'implante d'abord à Tadoussac, puis à l'île d'Anticosti.
Anticosti, c'est le domaine exclusif du riche chocolatier français, Henri Meunier qui désire faire de son domaine un véritable paradis de chasse et de pêche. Il y introduit le chevreuil qui, sans prédateurs naturels, atteint une forte population (actuellement 250 000 têtes). Au trafic maritime industriel et commercial s'ajoute alors celui du tourisme.
- Époque de l'agriculture (1821-1930)
Cette activité, d'abord marginale, prône une certaine expansion pour satisfaire les besoins des travailleurs de la forêt. Puis, plusieurs colons s'établissent dans les municipalités de Pointe-Lebel, Pointe-aux-Outardes, Ragueneau et Sainte-Thérèse-des-Colombiers. Le potentiel agricole limité ne permet pas de grands développements dans ce secteur d'activité. Pourtant des bateaux transportent en région plusieurs familles de pionniers et le matériel nécessaire à leur implantation. C'est surtout au lendemain de la grande crise économique de 1929 que les efforts pour la colonisation sont plus intenses mais sans grand succès. La Côte-Nord est vouée plus à l'industrialisation.
9. L'ère Industrielle (1918 à aujourd'hui)
La mise en valeur des ressources naturelles de la Côte-Nord, tant le bois que le fer et l'hydro-électricité va déterminer une succession d'époques qui vont contribuer à l'augmentation de l'achalandage maritime de cette partie du St-Laurent. Cette période est cependant précédée par la 1ère guerre mondiale de 1914-1918. La navigation de guerre s'ajoute à celle déjà existante.
- La première guerre mondiale(1914-1918)
Le Canada entre en guerre à coté de l'Angleterre contre l'Allemagne du Kaiser Guillaume 2, le 4 août 1914. Le pays participe à l'effort de guerre en expédiant le matériel et les combattants exigés par le conflit européen. Ce conflit fera quelques 30 millions de morts dont 239 605 canadiens.
- L'épisode de l'Empress of Ireland
Vers 2 heures du matin, le 29 mai 1914, le célèbre navire de croisière de la Canadian Pacific, l'Empress of Ireland vogue sur le St-Laurent à destination de Liverpool en Angleterre. Quand le charbonnier norvégien STORSTAD croise sa route, un épais brouillard s'est levé et les deux navires échangent des coups de sifflets…
Trop tard, malgré la manœuvre désespérée des deux navires, le Norvégien éventre l'Empress qui sombre corps et biens en 14 minutes, entraînant dans la mort 1 012 passagers. Cette tragédie, la Pointe St-Gilles l'a ressentie au travers de la brume… Elle a fortement marqué la population de la région, à ce point qu'une chanson lui fut dédiée (sur l'air du Minuit Chrétien)
«Le St-Laurent à l'onde enchanteresse
Suivant son cours long et majestueux
L'Empress filait diminuant sa vitesse
Car le brouillard enveloppait les cieux
Sur ce vaisseau qui portait tout un monde
Chacun dormait en ignorant le danger
Un cri soudain sort de la nuit profonde
Debout.. debout, car l'Empress va couler
Debout.. debout, car l'Empress va couler
Le charbonnier a frappé le navire
Semant la mort dans un grand tourbillon
Les passagers pleurant dans leur délire
Cherchant partout les amis les parents
Ils se jetaient dans les eaux du grand fleuve
Tout affolé, le corps a moitié nu
En un instant dans l'élément limpide
Horreur... horreur... l'Empress a disparu
Horreur... horreur... l'Empress a disparu»
- L'époque du bois de pâte et du papier (1920)
L'époque des grandes scieries tire à sa fin car l'ouverture du canal de Panama permet un approvisionnement dans la partie ouest du pays. L'industrie forestière se tourne vers un autre produit, le cycle de la pâte de bois et du papier. Dorénavant les forêts de la région produiront de la pitoune de 4 pieds et du papier journal. La forte demande des journaux à grand tirage américain, tel le Chicago Tribune et le New-York Daily News, fait en sorte que l'industrie forestière québécoise se spécialisera dans ce type de production.
Plusieurs entreprises forestières voient le jour, tel que la Franquelin Lumber & Pulpwood, la St-Laurence-River, la St-Régis et la Québec North Shore co. Le trafic maritime augmente de façon importante pour alimenter les industries américaines et européennes. Les bateaux de la Clarke Steamline font leur apparition durant cette période. On assiste également à la création de villes champignons sur la Côte-Nord ce qui augmente l'activité maritime du secteur.
- La deuxième guerre mondiale (1939-1945)
Le 10 septembre 1939, le Canada entre en guerre au coté de l'Angleterre contre l'Allemagne nazie du chancelier Adolf Hitler. Le Canada, une fois de plus, contribue à l'effort de guerre en expédiant matériel et hommes pour venir en aide aux forces alliées. Une marine de guerre composée à la fois de navires marchands (convois) et de navires de guerre (escorteurs) entreprend régulièrement la rude traversée de l'Atlantique nord.
Ces navires sont également attaqués par les sous-marins allemands (U-boot) pour établir le blocus de l'Angleterre décrété par le gouvernement nazi de Hitler.
- Des U-boats(1) dans le St-Laurent
Les U-boats ne se limitent pas à l'océan Atlantique. Ils pénètrent dans le golfe et le fleuve St-Laurent où ils poursuivent leur action destructrice. Un de ces submersibles a été capturé par la marine canadienne à New Carlisle et d'autres seraient remontés jusqu'à Québec. On sait avec certitude que le U-536 a pénétré dans la Baie des Chaleurs alors que, plus près de chez nous, le U-1223 a torpillé le NCSM MAGOG près de Pointe-des-Monts et le Fort THOMPSON, dans les environs de Matane. Vers 1943, l'amirauté allemande retira ses sous-marins des eaux intérieures canadiennes car les méthodes d'interception des sous-marins avaient évolué, rendant inefficace cette présence de U-boats dans le St-Laurent.
(1) U-boat est le terme utilisé par les américains pour décrire le «Unterseeboot», sous-marin allemand, connu sous l'abréviation U-boot chez les Allemands.
- La conférence de Québec.(1943)
Le 14 août 1943, à la conférence de Québec entre le premier ministre Anglais Winston Churchill, celui du Canada Mackenzie King et le président Américain Franklin Roosevelt, on aborda la question de la guerre contre l'Allemagne et le Japon. Les deux principaux chefs alliés considèrent comme prioritaire le grand débarquement de la Normandie, appelé opération Overlord et ils se mettent d'accord pour en accélérer la préparation. Il est convenu également d'organiser un débarquement sur la péninsule Italienne à partir de l'Afrique pour aider l'Union soviétique dans le développement d'un deuxième front. La crainte à l'endroit du Japon et de l'Allemagne est importante car, lors de cette conférence, le premier ministre canadien avait un plan secret en cas d'invasion ennemie… celui de la terre brulée à partir de Terre-Neuve…
Ces évenements ont contribué a faire augmenter de facon très importante le trafic maritime.
- L'époque du fer (1947-)
La découverte et l'exploitation des importants gisements de minerais de fer et de titane dans le secteur de Havre St Pierre, Fermont, Wabush, Sept-Îles et de Port-Cartier vont générer un achalandage maritime important où les minéraliers acheminent leur marchandise de fer vers les grandes villes des grand lacs et les autres destinations continentales. Le port de mer de Sept -Îles devint un des ports canadiens où on charge le plus grand tonnage de matière première au Canada.
- L'époque de l'hydro-électricité (1958)
En mettant en place le complexe hydro-électrique de la Bersimis et de Manic-Outardes, la société Hydro-Québec a contribué à faire de la Côte-Nord, avec Montréal, un des plus importants chantiers de construction des années '70. Ces aménagements, surtout celui de la Manic, ont nécessité des quantités considérables de matériaux ( du ciment surtout ) et de travailleurs.
- L'époque de l'aluminium (1954)
Disposant de grandes quantités d'énergie électrique et de la présence d'un port de mer en eau profonde à Baie-Comeau, des industriels mettent en place l'industrie de l'aluminium, d'abord avec la Canadian British Aluminium qui, par la suite, passe aux mains de la famille américaine Reynold's et finalement est récupérée par le géant mondial ALCOA. Les produits de base nécessaires à la fabrication de l'aluminium, soit la bauxite et la coke sont acheminés par la voie maritime du St-Laurent jusqu'à Baie-Comeau puis transformés en métal, lequel est ré-expédié sur les marchés mondiaux.
- L'époque du grain
Avantageusement situé sur le St-Laurent, le port de mer de la ville de Baie-Comeau permet l'implantation de la céréalière CARGILL pour entreposer les grains en provenance de l'ouest américain et canadien avant de les ré-expédier vers des destinations mondiales à l'aide de céréaliers transatlantiques. Des caboteurs en provenance des grands lacs transportent les grains jusqu'à Baie-Comeau, ce qui augmente le trafic maritime dans ce secteur.
10. L'ère des Communications
Bien que développée à partir de 1850, la Côte-Nord est reliée au reste de la province que bien tardivement et par étape vers 1955. Ce sont les navires traversiers qui assurent les communications avec les principales villes de la région et cela en fonction des besoins immédiats. Un service régulier de traversier entre la rive sud et nord du St-Laurent est mis en place pour le grand public vers 1960 avec le navire Père-Nouvel qui assure la liaison entre Baie-Comeau et Rimouski. Par la suite, d'autres traversiers viendront prendre le relais mais, cette fois, vers Matane à partir de Baie-Comeau et Godbout avec le navire Sieur d'Amours et finalement le Camille Marcoux. Plus tard, le Georges Alexandre Lebel, navire traversier-rail, permet de relier la Côte-Nord avec le réseau ferroviaire de tout le continent américain pour le transport des marchandises seulement.
11. L'ère de la Voie Maritime du St-Laurent
La voie maritime du St-Laurent inaugurée en 1959 permet de relier l'océan Atlantique et le fleuve St- Laurent aux Grands Lacs donnant ainsi accès à 15 grands ports nationaux et 50 ports régionaux. Depuis son ouverture en 1959, plus de deux milliards de tonnes de cargaison diverse ont transité par ce système de canaux (6) et d'écluses (19) sur une distance de 60 milles nautiques.
Débutée modestement en 1880 par le canal Lachine, ce n'est qu'en 1959 que la voie maritime du St- Laurent devint cette incroyable autoroute navigable à l'intérieur du continent nord-américain. Le 25 avril 1959, le brise glace d'Iberville amorce la toute première traversée complète de la voie maritime du St-Laurent puis le 26 juin de la même année, c'est à bord du yacht royal Britannia que la reine Elisabeth II et le président américain Dwight Eisenhower inaugurent officiellement l'immense réseau de navigation. Des navires de tous tonnages empruntent cette route maritime autant le petit caboteur que le minéralier ou le navire de croisière.
En septembre 2006, le navire de croisière BlackWatch accoste au quai de Baie-Comeau pour un séjour de plusieurs heures contribuant ainsi à établir une autre fonction dans la navigation du secteur de la Pointe St-Gilles. La navigation de plaisance se développe davantage dans le secteur à cause notamment des infrastructures portuaires de Baie Comeau et de la marina.
Le milieu maritime a joué un grand rôle dans la vie des nords-cotiers et continue d'exercer cette fascination. Que se soit la petite chaloupe, le drakkar, le grand voilier, le navire océanique ou le paquebot de croisière, tous ces équipements attirent l'attention de tous…
POURQUOI ?... Peut-être parce que c'est ça l'aventure…
En repassant le fil des événements dont la Pointe St-Gilles a été le témoin, on peut dire que, même immobilisé dans la pierre, quand on s'y arrête un peu, on peut y vivre une formidable aventure.